
L’autoconsommation collective, un atout pour les collectivités locales ?
Encore marginale il y a quelques années, l’autoconsommation collective (ACC) connaît un succès grandissant en France. Cette approche novatrice, qui propose de partager entre voisins une énergie locale et renouvelable, suscite de plus en plus d’intérêt. Tour d’horizon de cette pratique en plein boom !
Table des matières
Une pratique en plein essor
De 77 opérations actives sur le territoire national en 2021, nous sommes passés à près de 900 début 2025 ! Les régions les plus dynamiques sont la Bretagne, le Grand Est, les Hauts de France et l’Occitanie¹.
Tarif stable et avantageux, résilience face aux crises énergétiques, volonté de participer à la transition écologique en réduisant son empreinte carbone… Autant d’atouts qui expliquent le succès de ces dispositifs.
Les agriculteurs disposant de centrales solaires sur leurs exploitations sont souvent à l’initiative de la démarche d’autoconsommation collective. Et quand ils décident de sauter le pas, embarquer la mairie dans l’aventure devient un gage de réussite.
Les grands principes : qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
L’autoconsommation collective permet à plusieurs consommateurs de partager l’électricité produite localement par une ou des installations d’énergie renouvelable. Un agriculteur équipé de panneaux photovoltaïques peut ainsi vendre l’électricité produite pour alimenter les compteurs voisins : bâtiments publics, commerces, maisons individuelles, copropriétés…
Les principes clés à retenir :
- Le projet d’autoconsommation collective doit compter au minimum deux compteurs participants : un producteur et un consommateur. Il peut réunir plusieurs consommateurs et plusieurs producteurs d’électricité renouvelable.
- La distance maximale séparant les deux participants les plus éloignés est de 2 km, avec une dérogation allant jusqu’à 10 ou 20 km dans les zones rurales
- Les échanges s’effectuent via le réseau public de distribution d’électricité (Enedis, sur 95% du territoire)
- Les participants doivent être équipés de compteurs communicants de type Linky – ce qui est le cas pour 95% des installations
- Le prix de l’électricité ainsi partagée est convenu entre les participants
Un exemple : un agriculteur de votre commune dispose de plusieurs panneaux solaires sur le toit de son hangar agricole. L’électricité produite peut être utilisée pour alimenter les bâtiments publics. École, mairie, salle des fêtes, crèche, éclairage… peuvent ainsi bénéficier d’une électricité verte et locale. L’agriculteur génère ainsi des revenus supplémentaires stables et prévisibles, tandis que la mairie réalise des économies.
Une alliance gagnant-gagnant !
Quels avantages pour les collectivités ?
Rejoindre un projet d’autoconsommation collective permet tout d’abord de réaliser des économies directes sur la facture d’électricité, sans avoir à investir dans des investissements coûteux (panneaux solaires). Fixé entre le producteur et les consommateurs, le prix de vente au kWh est prévisible et inférieur aux tarifs réglementés. La consommation d’énergie locale permet ainsi de réaliser plusieurs milliers d’euros d’économies. Un gain non négligeable pour les petites communes, surtout dans un contexte de volatilité des prix de l’énergie.
Outre ce bénéfice financier, l’autoconsommation collective permet de faire rayonner l’image de la commune : en rejoignant un projet énergétique local, le territoire s’affirme comme acteur engagé dans la transition. La présence de la mairie est un gage d’assurance et de fiabilité, permettant d’embarquer d’autres riverains dans ce projet énergétique. Équipements publics, mais aussi commerçants, habitats individuels, copropriétés… Pourquoi acheter une électricité produite à 1000 km quand on peut bénéficier d’une énergie renouvelable produite dans le champ voisin ?
Quel est le cadre juridique ?
Pour mettre en place une opération d’autoconsommation collective, il faut tout d’abord regrouper les participants au sein d’une Personne Morale Organisatrice (PMO). Cette structure peut prendre diverses formes : association, SAS, SCIC, etc. C’est elle qui regroupe tous les membres du projet et assure la liaison technique et administrative avec le gestionnaire du réseau (généralement Enedis). Elle peut être créée pour l’occasion, ou il peut s’agir d’une structure existante.
Afin d’accompagner au mieux les agriculteurs et les collectivités dans leurs projets d’autoconsommation collective, Feedgy a créé une association dans le but de faciliter le montage des opérations. Elle peut ainsi prendre le rôle de PMO et gérer tout l’aspect administratif, de la négociation d’une convention d’autoconsommation collective avec Enedis, à la facturation auprès des différents consommateurs.
La PMO a également pour responsabilité de définir une clé de répartition adéquate : comment l’énergie sera-t-elle distribuée sur les compteurs ? quels bâtiments seront alimentés en priorité ? Cette clé de répartition peut être fixe ou varier selon les périodes (hiver / été, semaine / week-end…). Elle nécessite une bonne connaissance des flux de consommation des participants.
En résumé…
- L’autoconsommation collective permet à plusieurs consommateurs de partager une électricité produite localement par une centrale solaire.
- Cette pratique est en plein essor sur le territoire français.
- Elle permet aux agriculteurs de vendre leur production d’électricité et de bénéficier ainsi de revenus supplémentaires stables et prévisibles.
- Pour les collectivités, elle permet de réaliser des économies directes sur la facture d’électricité.
- Les participants d’un projet d’autoconsommation collective s’engagent ensemble dans une démarche de transition énergétique, en choisissant une électricité locale et renouvelable.
¹Source : ADEME, Autoconsommation collective, Guide pratique à destination des collectivités territoriales (2024)
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